Ariel Sharon...
Aujourd'hui, je réalise que quelque chose ne va pas : alors qu'un homme lutte pour la vie, tout un chacun se veut porte parole de ses intentions passées, présentes et futures ! Comme si chacun savait ses intentions et méritait de les faire savoir. Je ne parle pas de ceux qui lui souhaitent un prompt rétablissement, mais de ceux qui disent : "Il est incroyable comme cet homme avait changé, avait enfin compris la nécessité du retrait des territoires, avait révélé qu'il savait apprendre du passé, ...". Comme si les israëliens et les juifs de par le monde avaient une fois élu un dirigeant non capable de les conduire à la paix. Moi, je n'ai jamais douté, et comme tous les juifs avec qui j'ai pu m'entretenir, je crois en la paix ; tout juif nourrit cet espoir qu'un jour il y aura la paix en Israël, tout juif se laisse bercer par ces appels à la paix que sont les chansons en hébreu qu'il entonne lors des mariages, dans les colonies de vacances et les mouvements de jeunesse. Pourtant, rien de ce que je lis aujourd'hui dans la presse ne correspond à la véritable intention des juifs, ici représentés par Ariel Sharon : pourquoi vouloir laisser l'image d'un bourreau reconverti en faiseur de paix (un faucon disent les journalistes, comme s'il fallait dissimuler un jugement derrière une métaphore animale...ce qui n'est pas sans me rappeler que le cheikh yassine fut qualifié l'année dernière de colombe parmi les terroristes, lui qui avait la responsabilité directe de la mort de dizaines d'innocents!), alors qu'Ariel Sharon a simplement joué la loi du talion "oeil pour oeil, dent pour dent, réplique violente pour attentat suicide" pour faire comprendre aux terroristes que même à ce jeu lâche qu'est le terrorisme, Israël savait jouer (en allant débusquer les activistes, les arrêter ou même les descendre! et pardon pour les bavures...).
C'est donc avec amertume que je me rends compte de l'incompréhension de la pensée des juifs par la presse qui est à ma portée (i.e. la presse française), et qui ne fait aucun doute sur le fait qu'Israël demeure méconnu en France, et n'est pas du tout perçu comme ce qu'il est vraiment, de même que nous, juifs, vivons ici dans un statut de tolérés seulement, souvent montrés du doigt, sans nous sentir vraiment chez nous !
Lekhaïm (à la vie).
